Bien entendu, cet article n’est pas le guide pour découvrir LE passage à niveau type. Il y en a plein, fonction du lieu, de la date, de la route, de la voie ferrée, de la compagnie... Il faudra, comme souvent, se pencher sur la documentation pour trouver celui qui vous correspond. Regardez les sources photographiques votre prototype ou votre région de prédilection pour vous faire une idée.
Il y a cependant des éléments caractéristiques :
- la signalisation marquant la rencontre rail-route
- la signalisation avancée
- la signalisation lumineuse
- les barrières
Signalisation
Normalisation des signaux, aux USA et au Canada. C’est une croix de Saint-André dans les deux cas. Les États-Unis ont décidé de normaliser la croix blanche marquée « Railroad Crossing ». Les Canadiens, sans doute du fait du bilinguisme, sont partis sur une croix de Saint-André blanche avec un liseré rouge.
Aux États-Unis, les panneaux sont normalisés. La norme R15 couvre tous les panneaux du passage à niveau (croix, nombre de voies...). La norme W10 couvre les panneaux annonçant le passage à niveau. Le panneau I-13, bleu, vient de s’ajouter à la série : depuis les années 2020, il est obligatoire d’indiquer un numéro à appeler en cas d’incident, ainsi que le chemin de fer propriétaire de la ligne (qui n’est pas nécessairement l’exploitant).
Il y a deux autres langues majoritaires en Amérique du nord : le français et l’espagnol. Si le Canada a arrêté d’écrire sur ses panneaux de PN, ce n’est pas le cas au Mexique :
Un marquage au sol annonce le passage à niveau sous forme d’une croix de Saint-André encadrée de deux « R » signifiant « RailRoad ».
Signalisation lumineuse et sonore
Dans les années 1940 l’AAR a normalisé les cibles lumineuses : des lampes de 8 pouces montés au centre d’une cible noire de 20 pouces, les deux cibles était placées sur une ligne horizontale et séparées de centre à centre d’une distance de 30 pouces. Les lampes s’allument alternativement, et commandent l’arrêt immédiat. Les lampes sont passées à 12 pouces sur une cible de 20 pouces, les cibles actuelles faisant 24 pouces.
Ces signaux sont habituellement montés sur un mat vertical. Si la route est large, une potence (Cantilever) va placer une paire de feux au dessus de la route.
La signalisation lumineuse va souvent de pair avec une signalisation sonore, un son de cloche : ding-ding-ding-ding...
Les locomotives contribuent à la signalisation : elles doivent siffler pendant 15 à 20 secondes avant de s’engager dans tout passages à niveau public, mais pas plus d’un quart de mile à l’avance. Le signal sonore doit être composé de deux sons longs, d’un son court et d’un son long, répétés autant que nécessaire jusqu’à ce que la locomotive ait franchi le passage à niveau. Le niveau sonore requis pour les klaxons est compris entre 96 et 110 décibels, ce qui est rapidement invivable quand on habite à quelques miles d’une ligne fréquentée (vous savez, ce son dans la lointain de certains films). Aussi certains passages à niveaux sont équipés de klaxons montés sur un mat, qui dirigent un son vers la route.
La détection des trains pour commander la signalisation lumineuse (et les barrières) date des années 1930. Il existe bien entendu des passages à niveau où la signalisation lumineuse est déclenchée manuellement, à l’aide d’une clé.
Barrières
Les barrières sont fonction du trafic. Il y a donc des routes à fort traffic qui ont des passages à niveau sans barrières. quand il n’y a pas de signalisation lumineuse permanente, le conductor est alors prié d’arrêter le trafic, ce qui est parfois épique. Après être descendu du train (qui marque donc un arrêt), il va utiliser un drapeau, un panneau stop porté en mains, ou, de nos jours, avec des fusées éclairantes rouges, pour demander l’arrêt. Et ce à des automobilistes qui n’ont pas fois pas envie d’être coincés par un train...
Longtemps les barrières étaient actionnées à la main, par action directe, puis par des systèmes de chaînes ou de tringles, pour ensuite devenir motorisées. La couleur des barrières a toujours été choisie pour être visible : blanche, rouge, noire et blanches, avec ou sans systèmes de réflexion. elle est aujourd’hui standardisées en rouge et blanc, avec de petites lampes clignotantes rouges (sauf celle le plus au bout qui reste fixe). Le concept de barrière pivotante ou roulante n’a jamais pris en Amérique du Nord.
Passages à niveaux pour piétons
Il existe des passages à niveau pour piétons, dont les nombreuses formes peuvent être inspirantes à reproduire en modélisme. Les exemples sont très nombreux, et ne sont pas tous standardisés. Les exemples ci-dessous vous donneront une idée de la diversité !
Operation Lifesaver
Les passages à niveau étant des lieux dangereux, des campagnes régulières de prévention sont organisées. Operation Lifesaver a pour but de sensibiliser les piétons et les automobilistes aux dangers des passages à niveau.
Et cela a des résultats : les États-Unis sont passés de 12 000 incidents annuels en 1972 à 2 200 incidents « seulement » ont été recensés en en 2019, d’après les statistiques de la Federal Railroad Administration.
La matériel roulant n’est pas laissé de côté : outre les bandes réfléchissantes sur le matériel remorqué, on trouve quelques locomotives et cabooses aux couleurs de cette opération. De quoi penser aux passages à niveaux, même s’il n’y en a pas !