Trains des Amériques

Réseaux

Puerto de Los Speculos, une Amazonie de BD

Sauf mention contraire, Texte et photos : Luc
Trains des Amériques n°2, Juin 2020

Puerto de Los Speculos, c’est une Amazonie de BD au 1:160. Luc en a détaillé la construction sur le Forum US et partage aujourd’hui cette aventure Sud-Américaine !

Le « making of »

Les ingrédients de base :

  • la « Nariz del Diablo » (voir sur Youtube) : on va escalader une montagne par rebroussements successifs.
  • Je veux faire un réseau monobloc, pour aller en exposition ; il ne faut pas que ce soit trop volumineux, trop lourd, trop long à mettre en œuvre.
  • Je veux rester en N et en analogique : c’est ce que je maîtrise.
  • Aucun souci de vraisemblance géographique ou historique : vive la liberté !

L’histoire :

Dans la vallée se trouve El Platanero, plantation de bananes ; celles-ci, et d’autres produits agricoles, doivent franchir le col de Los Speculos pour rejoindre le port de mer, puis leur destination dans le reste du monde. Le charroi doit redescendre à vide, et il y a aussi un peu de trafic passagers, principalement au bénéfice des ouvriers de la plantation.

Le plan de voies qui en découle logiquement : c’est du « point à point » ; à El Platanero, mais hors de vue du spectateur, une gare cachée à 3 voies. La ligne escalade la montagne moyennant trois rebroussements successifs, sort de la jungle pour arriver à Los Speculos, qui est au bord d’une sorte d’altiplano. La ligne contourne le village, puis disparaît de la vue du spectateur, vers une autre gare cachée à 3 voies.

Quelques étapes de la construction, en photos :

Diverses considérations techniques :

  • Les voies sont alimentées par un transfo Fleischmann 6735, régulé par une commande Gaugemaster model W.
  • La voie, c’est de la Peco code 80, de même que les aiguillages.
  • Les moteurs d’aiguillages sont des Conrad et un Peco
  • Pour l’éclairage, j’utilise des panneaux de LED, comme ceux qu’on monte dans les faux plafonds des bureaux. Ils donnent une lumière magnifique, plutôt froide, très diffuse et puissante ; ils sont légers et peu coûteux ; que des avantages !
  • Les trains passent DANS la montagne ; il y a là aussi des moteurs d’aiguillages, des connections électriques, plein de potentielles sources d’ennuis. J’ai donc veillé à ménager des petites trappes un peu partout, puis essayé de les camoufler. Le village de Los Speculos et la caserne de pompiers sont amovibles !

Le matériel roulant :

Comme le trajet est, disons, « difficile », il faut faire rouler ce qui accepte de passer !

La Zuckersusi
  • La plupart des wagons sont des boxcars Atlas et des wagons à essieux Fleischmann (marqués « BANANEN » !), bref du matériel court.
  • J’ai dû sélectionner des machines qui soient à la fois courtes et assez puissantes, et dont la présence en Amérique du Sud ne soit pas TROP invraisemblable ; au final, des BB américaines (GP-9, GP-38, BL-2) abondamment salies, qui peuvent passer pour du matériel déclassé au nord puis réutilisé ici.
  • Enfin, une Shay et une Zuckersusi ; je les aime beaucoup toutes les deux, et j’ai été bien content de constater qu’elles acceptaient de servir !

¡Todos a bordo !

La meilleure façon d’avoir un aperçu complet, c’est de faire tout le trajet. Nous embarquons donc à El Platanero, dans la vallée.

Nous longeons les bâtiments de la plantation ; on voit bien que le garçon de bureau est présent, son auto est arrêtée devant le bâtiment (l’auto est une œuvre en impression 3D de Michel, des « Scénic », encore merci à lui !). Nous montons jusqu’aux ruines du temple bravmèque, qui ont été redécouvertes récemment dans la jungle.

Là, se trouve le premier rebroussement (R1). Le train s’arrête le long des murailles cyclopéennes, on bascule l’aiguillage, et en route pour R2 !

Et on rebrousse !

A R2, on a le choix : soit on continue tout droit sous la montagne pour rejoindre R3, soit on rebrousse pour passer à l’extérieur de la montagne ; cette option est réservée aux claustrophobes.

L’intérêt de cette configuration bizarre, c’est que ce niveau est bouclé ! Je peux donc, quand j’en ai assez de manœuvrer, faire tourner un train en rond et ainsi garder un semblant d’animation sans avoir à m’en occuper. C’est ainsi que je peux être attentif aux visiteurs, en expo ; parler à quelqu’un et manœuvrer en même temps, c’est chercher la catastrophe !

C’est après R3, sur le trestle, que ça monte le plus sec. On passe à côté d’une cabane où somnole le siesteur de service, puis près de la lisière de la forêt vierge. La Palombie n’est pas loin. (photos 10 et 11)

Le siesteur et le Marsupilami sont l’œuvre de la talentueuse Michelle Schaffhauser, du Rail Club de Meaux ; toute ma reconnaissance !

On est arrivés au-dessus ; il reste à passer un « truss bridge » (de KATO), puis contourner le village de Los Speculos, pour pouvoir continuer notre voyage vers le reste du monde, assis sur une caisse de bananes.

Los Speculos, c’est la métropole, il y a TOUT !

La caserne des « bomberos », et l’irrésistible GMC (REE)
La cantina « La Grange ».
Elle est tenue par un incertain Frank Beard, ex-membre d’un obscur groupe de blues-rock texan, rangé des tambours. Il a gardé la bagnole.
La mission « Nuestra Señora la Reina de Los Speculos ».
On voit que le sacristain est là, son vélo est appuyé contre la façade.
Il se passe quelque chose à la prison !
D’ailleurs, le shérif est là pour l’enquête. Mais lui et le directeur, comme deux idiots, regardent dans la mauvaise direction ; seul le flair de Rantanplan permettra de retrouver les évadés !

Les maisons sont faites de petits bouts de forex (je suis certain que ça irait aussi avec de la carte plastique ou du carton) et de cure-dents collés à la colle cyano, puis peintes avec une peinture épaisse dans laquelle je saupoudre du sable fin.

Invraisemblances et projets.

Ça n’a aucun sens de faire rouler ici des wagons européens, et ça n’en avait pas davantage de construire une ligne à voie normale, alors qu’il aurait été tellement plus logique d’en faire une en voie étroite. Mais l’ingénieur de la compagnie et le directeur avaient (bien sûr !) une bonne raison de faire ainsi ; c’est une explication que je donnerai en expo, si on me pose la question ; venez nous voir !

De toute manière, j’ai une explication pour tout ! C’est « parce que j’en avais rêvé »…


Et à propos d’expos, « Puerto de Los Speculos » vous donne rendez-vous à Orléans, à Rijswijk (NL), à Junglinster (L) et en plein d’autres lieux, si le COVID le permet !



Galerie

×
La Shay monte le col en traînant un boxcar lourdement chargé de café à destination des Etats-Unis
×
La Shay monte le col en traînant un boxcar lourdement chargé de café à destination des Etats-Unis
La Zuckersusi emmène un camion vers la chocolaterie Tartínez
×
La Zuckersusi emmène un camion vers la chocolaterie Tartínez


Sauf mention contraire, le texte et les photos de cet article sont disponibles sous licence Creative Commons BY-NC-SA.

Crédits : sauf mention contraire, texte et photos par Luc ; CC-BY-NC-SA ; Trains des Amériques, Juin 2020.

Permalien : https://www.trainsdesameriques.fr/?article30